Ring 4 - Sadako by Kôji Suzuki

Ring 4 - Sadako by Kôji Suzuki

Auteur:Kôji Suzuki [Kôji Suzuki]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


3

Seules quelques secondes s’étaient écoulées, mais pour Takanori, le temps s’étirait à l’infini…

On considère qu’en cas d’arrêt cardiaque, un massage ou un autre traitement approprié peut ramener quelqu’un à la vie jusqu’à une limite d’environ huit minutes. Dans tous les pays, on connaît des exemples de personnes mortes revenues à la vie au bout d’un certain temps. Mais son cas à lui relevait d’une tout autre catégorie. Deux ans. Il était mort pendant deux ans…

Takanori ne quittait pas son père des yeux. Comment allait-il lui expliquer cela, en tant que père et en tant que médecin ?

Plongé dans ses réflexions, Mitsuo Ando restait devant la fiche d’état civil posée devant lui, se grattant le menton de la main gauche, aussi immobile que si le canon d’un fusil était braqué sur lui.

Takanori pensa qu’il avait bien fait de venir le voir sans lui téléphoner au préalable. S’il l’avait prévenu, à tous les coups son père aurait préparé une histoire pour l’embobiner et lui faire perdre la face.

Mais là, pris à contre-pied, il serait obligé de dire la vérité.

S’il restait tête baissée, c’était pour cacher la tempête qui devait souffler sous son crâne. Il devait être en train de se dire : « Pourquoi n’ai-je pas réglé cette histoire avant ? » Évidemment, il n’avait pas imaginé que son fils déciderait de se marier sans en parler à ses parents avant. S’il l’avait su, il aurait certainement pris des mesures. À moins qu’il n’ait jamais pensé que les différentes modifications apparaîtraient sur la fiche d’état civil de son fils ? Hum… Difficile de croire que Mitsuo Ando, si pointilleux, ait négligé ce point, mais sans doute avait-il été trop occupé pour vérifier les items mentionnés.

Vingt bonnes secondes de silence passèrent ainsi.

— Mais au fait, pourquoi as-tu besoin d’une fiche d’état civil ?

Il essayait de noyer le poisson, de gagner du temps pour réfléchir, mais il avait un regard affolé. Et puis, il ne répondait pas à la question de Takanori : « Peux-tu m’expliquer comment il se fait que je suis mort pendant environ deux ans ? »

— Pour me marier, papa.

— Ah bon… Tu vas te marier. J’avais exactement le même âge que toi quand je me suis marié, moi aussi. Et avec qui, s’il te plaît ?

— Akané Maruyama.

À ce nom, la mémoire commença à lui revenir. Et manifestement, au sourire qui apparaissait sur ses lèvres, il n’avait pas une mauvaise impression d’Akané.

— Ah oui, je me souviens d’elle. La pensionnaire de Sympathia. Nous pouvons être fiers d’avoir éduqué une élève comme elle.

En fait, Mitsuo Ando connaissait Akané Maruyama depuis son enfance.

— C’est aussi mon avis.

— C’est une jeune femme très bien, je le reconnais. Mais comment se fait-il que tu l’aies choisie pour te marier ?

— Parce que nous nous ressemblons.

— Vous vous ressemblez ? Je ne comprends pas très bien ce que tu veux dire par là. N’êtes-vous pas totalement l’opposé l’un de l’autre, plutôt ?

L’une était une orpheline, sans famille, l’autre avait été élevé par des parents riches et aimants.



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